mardi 23 octobre 2012

-VERS OSH----DEBUT DE LA ROUTE DU PAMIR----------


23-10-2012

Avec Crair et Dawn, nous allons retrouver Stefano à l'ambassade d'Iran, où il doit récupérer son précieux visa. L'imprimante ne fonctionne pas, il va falloir attendre encore un peu.

Depuis ce matin, il nous est impossible de joindre Timur, il a gardé mon coupe vent et semble à présent se cacher dans Bishkek. Nous appelons tous ses amis, mais personne ne parvient à le localiser.

Stefano a enfin obtenu son visa, mais toujours pas de signe de vie de Timur. Il n'est pas à son agence, nous allons chercher plus d'indice à la maison de Nurit. Le portail est ouvert, la porte d'entrée aussi, mais personne ne semble être présent. Nous repartons, puis y retournons, chercher si la veste n'est pas à l'intérieur. Dans l'entrée, un vieux bonhomme tente de descendre l'escalier, perd l'équilibre et tombe sur ses genoux, agrippé à la rambarde  C'est le père de Nurit, il est complètement hyvre. A croire que c'est de famille. Il ne parle absolument pas anglais, avec Stefano, on tente de lui demander d'appeler sa femme. Madame est professeure d'anglais. Rien à faire, il ne comprend rien à rien et tente de nous mettre dehors. Nous retournons à la voiture, sa femme devrait rentrer de son travail d'ici quelques minutes. Le vieil homme nous suit, tombe à nouveau dans le jardin et parvient finalement à nous rejoindre. La mère de Nourit arrive, elle se plaint de son mari : "je ne l'ai laissé qu'à peine deux heures et regardez dans quel état il s'est mis ! je ne peux pas le lâcher d'une semelle." Elle tente à son tour d'appeler Timur sans succès. Nous parvenons enfin à trouver le numéro d'Aliman, sa copine, mais il finit par nous rappeler comme par magie, il nous donne rendez-vous à son agence. Nous filons à travers la circulation de la ville. Le voilà, ce Timur, avec Aliman, ils nous attendent sur le trottoir. Il est temps des adieux de récupérer ma veste et nous voilà parti. Nous sortons enfin de cette ville, il est déjà 19 h, la grande aventure peut à présent commencer.

Au volant de la Seat Inca, nous nous attaquons à la route de montagne, vers les hauts cols qui séparent le pays en deux. Au péage où nous sommes censé payer une taxe de cinq dollars, nous faisons les touristes stupides qui ne comprennent rien, "no dollars ! nos dollars !". Le flic nous marque sur un bout de papier que ça correspond à 250 som, mais nous ne lui présentons qu'un billet de 50 som en lui disant que c'est tout ce que nous avons. La scène dure ainsi quelques minutes, les voitures derrières commencent à s’impatienter et on nous fait alors signe de circuler. On a gagné, c'est nous les meilleurs !

La route monte, monte à la lueur de la lune jusqu'au premier col. Nous commençons à rouler sur la glace, le vent fait voler la neige dans les faisceaux des phares.

Après le passage du deuxième col, nous prolongeons la route jusqu'au lac Toktogul. Jamais je n'aurais imaginé, à l'aller que pour retourner à Osh je conduirai mon propre véhicule  sur cette route. Cette fameuse route où j'étais si mal. A présent, c'est moi le pilote, le chef de bord à travers la nuit kirghize.

Ce n'est que vers 2 h du matin que nous nous arrêtons, au bord de ce gigantesque lac. Première expérience de nuit à quatre dans la voiture, il faut être très stratégique pour que chacun trouve sa place.


24-10-2012





Nous reprenons la route vers Osh, je suis à présent, et pour la première fois, à l'arrière, planqué dans l'espace utilitaire  La route longe la large rivière Naryn, coincé entre les montagnes rocailleuses. La route défile vers l'arrière, à travers le pare-brise arrière.



En quittant la rivière Naryn, nous décidons de s'arrêter dans la vallée d'Arslanbob. Dans cette vallée se trouve la plus vaste forêt de noyer au monde. C'est la bonne saison pour faire une réserve de noix. Pour y accéder, nous devons emprunter une petite route pierreuse qui grimpe vers la montagne jusqu'au village d'Arslanbob, perché à 1600 m d'altitude.

Plus nous nous enfonçons dans le village, plus la route devient difficile, ce n'est plus qu'un chemin déformé lorsque la voiture derrière nous nous fait des appels de phares. Nous semons notre carburant, sur le sol, un filet de diesel se dessine derrière nous. Nous avons percé le réservoir. Les passagers de la voiture qui nous précédait appelle le garagiste du village et Abdul, un villageois anglophone. Abdul est guide touristique et cameraman  Il se propose de nous héberger chez lui ce soir.



Le garagiste repart avec la voiture pour tenter de colmater cette fuite. Le soir, lorsqu'il ne cuisine pas, Stefano nous fait l'animation avec ses tours de magie. Toute la famille est enchantée d’assister à cet incroyable spectacle.



25-10-2012

Tôt le matin, nous partons vers la forêt, avec le flux d'habitants, à la récolte des noix. Toute la matinée, nous chargeons nos sacs de ces délicieuses noix au coeur de la vaste forêt qui s'étend au pied des pics rocheux des montagnes environnantes.

Sur le chemin du retour, nous demandons à un petit gars avec son âne, un sac plein de noix à la main, où pourrions nous trouver des fruits. Aussitôt, il pause son sac, passe au-dessus de la clôture d'une propriété, court dans le jardin, grimpe à un pommier, secoue les branches et fait tomber une dizaine de pomme qu'il s'empresse de nous offrir.







Famille d'Abdul

La voiture est prête, nous allons la récupérer dans le centre d'Arslanbob. Ce centre de village est une véritable photographie, tous les gens en tenues traditionnelle s'y retrouve, boivent le thé, achètent leur viande et autres denrées. Nous sommes hors du temps et nous, touristes, à l'arrière de notre voiture immatriculé en Grande Bretagne, à manger de la sauce tomate avec du pain, nous suscitons une véritable curiosité.



Autour de Jalalabad, la route est infestée de policier. A un rond-poing, un flic se fait un plaisir de nous arrêter. "Document !", pour changer de sujet, Stefano lui raconte notre voyage, lui parle de nos origines respectifs, mais rien y fait, il tient absolument à ouvrir l'arrière, où dorment tranquillement Grair et Dawn. Il ne se gêne pas pour ouvrir lui-même la portière. Nous sommes sensé n'être que deux dans ce véhicule. Il cherche alors à nous sous-tirer de l'argent et c'est repartit pour notre cinéma : "no money, no money !!" tout en gardant un large sourire. Nous avons tout notre temps, il finit par craquer et nous laisse repartir, alors que nous lui assurons que nous déposerons nos passagers clandestins à Jalalabad, nous avons encore une fois gagné !

Avant d'arriver à Osh, nous dépassons nos amis cyclistes déjà doublé la veille. A notre arrivée à la guest house où nous devons récupérer les clés d'un appartement en couchsurfing, nous retrouvons Filip qui vient aussi juste d'arriver de Bishkek. En cherchant à se stationner, c'est Neil que nous retrouvons, un cycliste anglais ami de Craig et Dawn, il voyageait avec eux au Kazakhstan. Le cercle des voyageurs est un petit monde en Asie Centrale, nous connaissons tout le monde ici, à Osh. Le soir nous nous retrouvons tous, avec aussi Simon le français cycliste qui vient aussi d'arriver de Bishkek.


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