dimanche 26 août 2012

-----VERS LE DESERT DE GOBI--------------------


21-08-2012

Depart pour le sud de la Mongolie, en direction du desert de Gobi.

On se rend a la gare de bus de Dragon Center, a l'ouest de la ville. De la, nous cherchons a voir si un bus part en direction de Eej Khad. Eej Khad n'est qu'un site au milieu de nulle part, ou les gens s'y rendent en pelerinage, il n'y a aucun bus qui s'y rend.

Nous embarquons finalement dans un minibus pour Zuunmod, premiere ville au sud d'Oulan Bator. A la sortie d'Oulan Bator, nous decouvrons les paysage de steppes parsemes de yourtes.



Apres une heure de route, nous arrivons a Zuunmod. Nous cherchons ainsi a faire du stop pour rejoindre le site de Eej Khad. Sur un morceau de papier, on ecrit consciencieusement notre destination dans l'alphabet cyrillique et on se rend sur la route qui y mene. A peine la petite affichette sortie, un camion s'arrete. C'est un camion "pick-up", avec un habitacle et une plate forme a l'arriere sous une bache en plastique. Nous grimpons a l'arriere, a l'air libre. Six personnes y somnolent, Miga nous aide a y grimper et nous nous serrons tous a l'avant de la plateforme pour ne pas etre trop secoue.



Le camion demarre en direction du sud, il emprunte des pistes au milieu des collines et des steppes verdoyantes. Une fine poussiere, souleve par le camion, s'infiltre partout. Pour s'en proteger, chacun s'emmitoufle dans des couvertures et grands manteaux mongoles. Lorsque le camion fait une pause, ils descendent la bache du cote ou souffle le vent pour limiter la poussiere. Miga et ses amis, avec qui nous voyageons  sur la plateforme du camion, se rendent a un abattoir. Ils vont y tuer des centaines de moutons. Pour ce travail, ils sont paye 15 000 Tugrik par jour, ce qui correspond a 8 euros.
Tres vite, ils sortent une bouteille de vodka. Nous leurs offrons alors une petite bouteille achete en Russie. aussitot ouverte, ils la boivent quasiment d'un cul sec et nous font partager leur bouteille.



Apres pres de deux heures de piste, le camion s'arrete a nouveau et on nous lache en pleine nature, a cote d'un monsatere bouddhique.



 Le site de Eej Khad se trouve a cinq kilometres vers l'ouest. Il est deja 17h et nous n'avons toujours rien mange depuis Oulan Bator. Arrive sur le site, la faim au ventre, on s'installe dans une petite baraque qui fait office de restaurant. On nous apporte alors une montagne de viande de mouton bouillis. On peut y deviner a peu pres toutes les parties de la bete accompagne de gros morceaux de graisse. Heureusement, nous avons droit, pour tout couvert, a un couteau pour deux afin de deguster ce festin pas si appetissant que ca. La faim prenant le dessus, nous plongeons nos mains dans la morbaque et on finit presque par y prendre gout. Enfin rassasie, apres avoir bu un bon tsai, un the noye dans du lait chaud, nous avons droit de decouvrir le fameux lait de jument fermente, une specialite nomade. Nous ne trempons que nos levres, c'est absolument infecte ! Le gout est tres fort et sent un peu le purin, c'est vraiment tres complique a decrire, il faut gouter par soi meme pour se faire une idee.




Le site de Eej Khad n'a vraiment rien d'exceptionnel. Cet endroit appelle la "roche mere" est une formation rocheuse ou les pelerins viennent y deposer des offrandes. Toutes ces offrandes apportes donnent au site des allures de dechetterie a ciel ouvert. Les gens y laissent des bouteilles de vodkas a moities vides, des biscuits, des packs de laits et toutes sortes d'aliments au milieu de nombreux morceaux de tissus bleus de priere.



Nous rejoignons a present la piste principale qui file vers le sud, ou nous avais depose nos amis egorgeurs de moutons. Aucune voiture ne va dans notre direction, tout le monde repart vers Oulan Bator. Nous marchons alors vers le sud, le long de la piste. Au loin, un homme a moto rassemble son troupeau de cheval devant le soleil qui commence a decliner.




Une voiture finit par passer par la et nous avance de quelques kilometres. Lorsque le ciel commence a se teinter de rouge, lorsque le soleil disparait derrieres les steppes, notre chauffeur s'arrete pres d'une yourte, descend de son vehicule, s'installe sur le tapis a l'interieur de la yourte, se sert un verre de lait de jument, prend des biscuits. Il ne connait absolument pas les habitants du lieu, mais fait tout a fait comme chez lui sans la moindre gene.

Configuration type d'une yourte




Une yourte est un foyer familial qui reste toujours ouvert a toutes les personnes de passage. Nous allons donc y passer la nuit. Une fois notre chauffeur parti, Tsetsegmaa, la femme de Chuluunpurew, nos nouveaux hotes, prepare le repas. A nouveau, on nous sert une tasse de lait de jument, je parviendrais a en boire une tasse et demie ! Tous les amis de la famille debarquent pour le diner. Le bruit a couru dans les steppes que des occidentaux etait y heberges. Chaque convives trouve sa place en rond, autour du poele, au centre de la yourte. Tsetsegmaa y fait bouillir de petits morceaux de viande finement coupe, cuisine avec du riz. Les hommes se servent des verres de vodka et les enfants sont plonges dans le guide de conversation franco-mongole.



Les plats sont distribues dans un ordre bien precis. La petite fille apporte d'abord le plat au chef de famille, puis tous les hommes par ordre d'age jusqu'aux petits garcons, puis l'invite homme (moi). Vient ensuite le tour des femmes, toujours des plus ages jusqu'aux petites filles en terminant par Nina. La maitresse de maison ne fera que piquer des petits morceaux dans la grande marmite.

Une fois le repas termine, tous les invites retournent retrouver leurs yourtes quelque part, perdue dans la steppe. Les hommes, deja bien emeche par la vodka enfourchent leurs motos et s'eloignent dans l'obscuritee.

La yourte se transforme progressivement en chambre a coucher, on y deroule des futons pour chacun. Des amis de la famille sont reste dormir, ils ont droit au seul lit de la yourte. Une fois la lumiere eteinte, les adultes refont le monde et rigolent jusque tard dans la nuit. On se demande bien ce qu'ils peuvent bien se raconter de si drole. Ils font presque penser a des adolescents qui s'invitent a dormir.


22-08-2012

Au reveil, la fille ainee de Chuluunpurew et Tsetsegmaa arrivent a la yourte avec son mari et ses deux enfants. Nous partageons un tsai qui nous rechauffe de la nuit glaciale.

Lorsque nous nous appretons a partir pour la longue marche, nos hotes nous font signe de rester pour le dejeuner. Tsetsegmaa est deja au fourneau. Elle prepare un peu le meme plat que la veille en remplacant le riz par des pates qu'elle confectionne elle meme. Elle petrit la pate, l'aplatit a l'aide d'un rouleau a patisserie et la decoupe en fine lamelles. Nous mangeons ensuite le plat en bouillon.

Le ventre bien rempli, nous pouvons a present partir parcourir les steppes infinies en direction de l'ouest pour retrouver la route qui relie Oulan Bator a Mandagovi.



Apres deux heures de marche, nous arrivons a une yourte ou nous faisons une halte pour demander notre direction. Aussitot, ils nous convient dans leur yourte. L'interieure y est beaucoup plus rustique que la precedente. Au centre, sur le poele, un mouton entier, couper en morceau, mijote. On peut reconnaitre la cervelle, les intestins, le foie avec les autres morceaux de viandes et de graisse. La femme selectionne les meilleurs morceaux et nous offre le plat debordant de viande. Ca ira pour cette fois, on leurs fait comprendre qu'on vient juste de dejeuner. A l'exterieure, les hommes arrivent en motos.




Nous nous installons derriere eux pour qu'ils nous avancent de quelques kilometres. Ils en profitent pour aller rendre visite a leurs amis dans une yourte a une  dizaine de minute de moto.







La-bas, nous avons a nouveau droit a tout le rituel de l'accueil: Lait de jument fermente, the, tsai, gateaux et petits fromages de brebis seche au soleil.



D'apres eux, la route est approximativement a 25 km vers l'ouest. Nous reprenons alors notre marche vers les grands espaces qui s'etendent a l'infini.



Quelques heures plus tard, nous apercevons enfin la route a l'horizon. Sauve ! A quelques dizaines de metres de la, un homme assis dans les fourres au pied de sa moto nous fait signe de venir. C'est le type qui nous avait rapproche en moto. Il nous propose de nous amener jusqu'a la route. Nous acceptons et embarquons chacun notre tour sur sa moto. Soit disant la steppe ne serait pas praticable par le chemin le plus court, il fait un detour bizarre en bifurquant vers le nord.



Lorsque nous arrivons enfin a la route, il veut nous faire payer une somme exorbitante pour son carburant. Je lui donne deja une belle somme, mais il en demande toujours plus !

Un gros 4x4 s'arrete alors pour nous prendre en stop et nous voila parti sur une belle route toute neuve,  fraichement coule. Nous profitons de cette belle route toute lisse quelque minute puis l'asphalte s'arrete net et nous voila propulse sur une multitude de pistes en direction de Mandagovi. Les deux hommes qui nous conduisent ont un petit cote mafieu avec leurs lunettes de soleil. Le chauffeur en impose avec son gros ventre qu'il aere en soulevant son t-shirt et son co-pilote est tout petit, tout maigre. Tres vite, ils nous font aussi signe de les dedommager pour la route, ce qui est normal en Mongolie, tout le monde peut s'improviser chauffeur de taxi. Nous nous arretons alors pour negocier. Pour cela, nous ecrivons avec le doigt les montants sur le capot poussiereux de leur 4x4. On se met d'accord sur un prix, mais nous ne sommes surement pas asses precis sur la destination. Apres plus d'une heure de piste, ils veulent nous lacher au milieu de nulle part en nous indiquant que les formations rocheuses de granite de Baga Gazzyn se trouvent a une dizaine de kilometres vers l'ouest et biensur, ils veulent etre paye pour la course. La, il y a un probleme, le ton monte entre nous et la negociation se corse. Nous finissons tout de meme par nous mettre d'accord et nous voila repartit. A Mandagovi, nous trouvons un petit hotel crasseux dont un petit filet d'eau froide coule de la douche.


23-08-2012

Le matin, on traine un peu dans Mandagovi. Le bus en provenance de Oulan Bator et a destination de Dalanzadgad devrai passer vers 14 ou 15h. Nous dejeunons dans le petit restaurant ou tous les bus font leur pause. Les clients arrivent par vagues au rythme des dus. Le notre n'arrive finalement qu'a 16h.

Nous embarquons a bord apres sa pause, le bus demarre et s'enfonce peu a peu dans le desert de Gobi. Il n'y a pas de route, uniquement des pistes. Nous decouvrons les autoroutes mongoles, ils sont larges de plus d'un kilometre par endroits, ce sont des quinze a vingt voies. Les grandes routes de Mongolie sont en fait une multitude de pistes qui vont globalement dans la meme direction, qui se croisent, se rassemblent et se separent a nouveau.



Le paysage deviens de plus en plus plat. Nous pouvons apprecier la ligne d'horizon a 360 degres a la ronde, on pourrait se croire en pleine mer. La nuit commence a tomber, les phares des autres vehicules qui parcourent le pays apparaissent au loin.

Vers 21h, dans la nuit noire, on commence a distinguer les petites lumieres de Dalanzadgad a l'horizon. Nous sommes encore a une cinquantaine de kilometres de la ville, on a le sentiment d'apercevoir la terre, les lumieres du port, alors qu'on serait en plein ocean. Il nous faudra encore une bonne heure de navigation dans le desert avant d'arriver a bon port.

24-08-2012

Pour visiter la region, nous sommes oblige de louer un 4x4  avec un chauffeur car les sites a decouvrir ne sont pas desservis et personne d'autre que les minibus et les 4x4 de touristes ne s'y rendent. Nous trouvons donc une voiture au Dalanzadgad Hotel pour une excursion de trois jours dans le desert de Gobi.

Depart pour la premiere etape, Yolyn Am. Bataar, notre chauffeur nous depose a l'entree du site et nous marchons le long du ruisseau Yol qui s'enfonce peu a peu dans les profondes et etroites gorges. Ces gorges sont si etroite que les rayons du soleil n'y penetrent jamais et il est sense y avoir de la glace toute l'annee. A notre passage, aucune trace de glace n'est visible, tout a fondu. Nous mettrons ca sur le compte du rechauffement climatique.

De retour a la voiture, nous reprenons notre chemin en direction des dunes de Khongoryn Els ou nous allons passer la nuit. Le 4x4 roule a travers les montagnes etroites, nous redescendons une riviere qui nous sert de route, on passe a travers des gorges qui font exactement la largeur du vehicule, au centimetre pres, on traverse des troupeaux de chevres, on grimpe sur un dernier petit monticule et la, nous passons d'un monde a un autre dans l'espace d'une fraction de seconde. Le passage de ce petit monticule nous devoile un paysage a couper le souffle,  un paysage infini, plat comme un lac et borde a l'horizon par de lointaine montagnes.




En arrivant a Khongoryn Els, le jour commence a decliner. Nous grimpons les 200 m de dunes pour apprecier le coucher de soleil depuis la crete de sable qui domine la vallee. Le soir, nous logeons dans l'un des nombreux camps de yourtes present dans la vallee.


25-08-2012

Au petit matin, la femme du camp de yourtes est occupe a traire ses vaches avec l'aide de sa petite fille. Une autre francaise photographie aussi la scene, elle est tellement captive par le spectacle qu'elle parvient a marcher en plein dans une bouse de vache toute frainche chaussee de ses petites sandales Quechua.

Une fois les affaires pretes, nous continuons notre route a bord du 4x4 de Baatar. Ce matin, il est tout excite, il a retrouve des copines qui accompagnent le groupe de francais, une espagnole et des taiwanais dans un minibus russe. Nous roulons cote a cote a travers la steppe, nous faisons les memes pauses touristiques, nous nous arretons aux meme vendeurs de cailloux et de boissons fraiches, nous dejeunons dans les memes villages...

Apres s'etre promene a travers les roches rouges du site de Bayanzag, nous redescendons en contrebas des falaises de feu a la recherche d'un lieu pour passer la nuit. Nous sommes heberges chez des eleveurs de chameaux. Nous passons les heures chaudes de l'apres-midi a l'ombre de la yourte en attendant Mouguii, le pere de Paguii et Baltboaa. Baatar nous y laisse et part voir des amis dans le camp de yourtes voisin. Ca fait du bien de plus trop le voir, il commencait a devenir un peu chiant. Lorsque Mouguii arrive, il a le meme sourire joyeux que ses deux garcons. Il nous propose un tour d'une heure en chameau pour un prix tres raisonnable et nous acceptons avec joie.

Le rire aux eclats de Paguii, le fils de 16 ans qui nous sert de guide, nous regardant galerer sur nos montures est presque plus plaisant que la promenade elle meme, c'est fantastique.




De retour au camps, Mouguii me propose de faire un tour avec sa moto. Genial, le petit Baltboaa, le jeune fils de 14 ans, grimpe derriere moi et nous voila parti a travers les steppes.



Le soir venu, Mouguii et ses deux fils nous preparent le repas. Nous mangeons dehors, sur le pas de la yourte, en face du troupeau de chameaux qui ne cessent de blaterer dans le crepuscule naissant.


26-08-2012

Au lever du jour, Baltboa rassemble le troupeau de chameaux pendant que nous rangeons nos affaires. Nous chargeons les sacs dans le 4x4 et nous voila reparti pour Dalanzadgad. Baatar nous confirme que tous les bus pour Oulan Bator sont complets et qu'il risque de n'y avoir aucune place d'ici deux jours. Nous devrons donc prendre un minibus. En arrivant a Dalanzadgad, je lui demande quand meme de nous deposer a la gare de bus pour verifier par nous meme cette information bizarre. Surprise, il reste juste deux places libres. Elles ont du etre annulees car une trace de blanco apparait sur la liste. Nous partons donc cet apres-midi a 16h. On a bien fait de verifier !

Il ne fallait pas s'attendre a avoir les meilleures places, nous sommes tout a l'arriere, la ou ca bouge le plus, sur une banquette instable et avec des cartons de viande a nos pieds. Le bus se remplit, les passagers s'entassent dans tout le bus. Chacun tente de se trouver un peu d'espace pour mettre ses jambes coinces sous une gigantesque montagne de bagages. Le bus est rempli d'etudiants qui se rendent a Oulan Bator pour la rentree universitaire. On a un peu l'impression de partir en voyage de classe ou en colonie de vacances.

Tres vite, les quelques kilometres de route goudronne qui marquent l'entree de la ville s'arretent net. Nous voila projete sur les pistes mouvementees pour une longue traverse du desert.

Les premieres grosses cassures de pistes nous font vite comprendre dans quel guepier nous nous sommes embarque. La nuit s'annonce tres agitee. Regulierement, on se retrouve propulse au plafond comme sur une catapulte, avec l'assise de la banquette qui en profite pour se faire la malle.

Au loin, on peut admirer un gros nuage frappant la steppe de ses eclaires qui dechirent le ciel obscur. Il se met a pleuvoir en trombe, nous voila comme teleporte en pleine mer, par forte houle. Le bus, sur la piste transforme en ocean de boue, propulse de grandes gerbes d'eau de part et d'autre de la voie.


lundi 20 août 2012

--ARRIVEE A OULAN BATOR--------

19-08-2012

Arrivee a 6h30 a Oulan Bator. Nous marchons a la recherche de la Oyuna Guest House que nous finissons par trouver apres quelques detours a travers les quartiers de yourtes. Nous empruntons les ruelles de terre agencees en arete de poisson et bordees de palissades de bois abritant de petites baraques toujours accompagnes de leur yourte. Les populations nomades se sont sedentarisees, mais gardent toujours leurs modes de vie.



En arrivant a la gueste house, tout le monde dore encore. On s'installe dans la piece a vivre, comme chez nous, on se fait chauffer de l'eau pour le cafe que nous buvons avec le chocolat que nous a offert Gelii. Les gerants de la maison arrivent et nous preparent une bonne omelette.

L'auberge est tenue par une famille absolument adorable, ils prennent bien soin des voyageurs qui transitent par leur maison.

Les nuages du Baikal nous ont rattrapes et la pluie se met a tomber sur Oulan Bator. La temperature ne depasse pas les 10 degres. En regardant la meteo, on annonce des 2 a 4 degres ressentis ! Pas mal pour la saison, alors qu'a Paris ils annoncent des 40 degres !

Apres une bonne et longue sieste, nous partons visiter la ville a travers les differents bars pour eviter la pluie qui n'a pas cesse.



Le soir, nous assistons a un concert de musique mongole contemporaine dans l'un des nombreux endroits pour sortir de la ville. Les mongoles se commandent des bieres d'un litre sur bieres d'un litre dans une ambiance festive. Il y a tout de meme, attablees seules dans les coins du bar, certaines personnes qui s'endorment dans leurs bieres et se laissent sombrer dans l'ivresse solitaire.





20-08-2012

La pluie a cesse de tomber, la ville s'est transforme en gigantesque bain de boue. Nous partons visiter le "black market". Pour y acceder, il faut s'entasser dans l'un des nombreux bus qui sillonnent Oulan Bator dans un trafic au ralenti, bloque par les nombreux embouteillages. Le marcher se trouve au bout de la ligne 23. De la, il faut emprunter une ruelle boueuse ou se croise voitures, camions, charrettes a cheval au milieu de tous les pietons qui se rendent en masse au marche. Cette rue de boue est bordee de conteneurs transformes en magasins de chaussures.

Le "Black Market" est une sorte de gigantesque marche ou l'on vend absolument de tout. Quincaillerie, vaisselle, vetements, materiel de camping, nourriture, papeterie, mobiliers, poeles pour yourtes, antiquites, cannes a peche... On peut aussi s'y restaurer, aller chez le coiffeur, se faire masser...

samedi 18 août 2012

---TRANSMONGOLIA-----------

18-08-2012

4h52 heure d'Irkutsk
23h52 heurs de Moscou (17-08-20120)
22h52 heure de Oulan Bator

Le train 42A entre en gare de Irkutsk. Il arrive de Moscou et prolongera sa route jusqu'a Pekin. A bord, la grande majorite des passagers sont des voyageurs etrangers et la plupart d'entre eux sont espagnols.

Nous partageons notre compartiment avec Gelii, un vieux bonhomme qui se rend a Oulan Bator pour assister a un colloque international de sciences.

Gelii avec la petite tour Eiffel que je lui ai offert.


Le train quitte Irkutsk dans la nuit noire. Lorsque les premieres lueurs du jour apparaissent, nous longeons le lac Baikal. La pluie s'est mise a tomber en trombe, on pourrait se croire en pleine tempete au milieu de l'ocean, en remplacant la houle par le roulement rythme du train.



Au cours de la journee, temps s'eclaircit progressivement, le paysage s'ouvre sur les premieres steppes, nous nous rapprochons de la Mongolie. On apercoit aussi quelques yourtes de nomades qui apparaissent dans le paysage.



Apres avoir ete dejeuner dans la voiture restaurant, nous regagnons le compartiment. Bato, un collegue de Gelii s'est installe avec nous. Bato est un physicien chercheur a l'universite de d'Oulan Ude, derniere ville russe, au sud du lac Baikal, avant la frontiere mongole. C'est pourtant la premiere fois qu'il se rend a Oulan Bator. Il va y donner une conference sur la physique des elements. Ce train est partage entre voyageurs occidentaux et scientifiques russes.

Nous approchons des douanes russes. Le train s'arrete, les militaires montent a bord, effectuent multiples controles, fouilles, nous recuperent nos passeports et nous fournissent la carte d'immigration pour la Mongolie a remplir. Nina a son visa russe perime d'une journee, elle doit donc les suivre au bureau des douanes et des visas. Apres une longue attente, elle doit signer un tas de papiers et devra verser 2000 roubles (50 euros) via une banque sous dix jours sous peine de jamais pouvoir retourner sur le territoire russe.




Nous restons a quais plus de deux heures, le temps de se balader sur le quais malgre le froid, d'acheter quelques provisions pour le train et nous retournons a bord. En arrivant dans le compartiment, Gelii nous offre en cadeau une plaque de chocolat chacun.

Lorsque le train repart enfin, Bato nous rejoint dans le compartiment pour prendre le the accompagne d'un veritable festin. Il deballe ses concombres, tomates, salades, saucissons, fromage (sorte de vache kiri) et pain. Nous degustons tout ca alors que le train traverse, dans la nuit, le no man's land qui separe  la Russie de la Mongolie.


Au poste frontiere mongole, le rituel des differents controles, fouilles, passeports recommence et nous restons a nouveau  trois heures a quais. Il est deja tard, pres de minuit, lorsque nous penetrons dans les terres de Mongolie. Demain matin, nous serons a Oulan Bator.

vendredi 17 août 2012

----IRKUTSK--BAIKAL-------

16-08-2012

Mission visa  pour la Mongolie. Le visa russe de Nina expire demain et nous devons donc quitter le pays d'ici la. Apres avoir parcourue la Lenine St, la Karl Marx Av, la rue des Partiants et la rue du Proletariat, nous trouvons enfin l'ambassade de Mongolie ou nous deposons nos passeports juste a temps. Ca ferme a 13h et il est deja 13h05 ! Ils acceptent quand meme nos requetes au vue de la situation. Nous allons ensuite voir s'il est possible d'obtenir une extension de visa, "it's impossible !" nous dit-on au service d'immigration. Il faut absolument trouver un billet de train pour demain, sachant que nos visas serons pret qu'a partir de 15h. Nous parvenons a trouver un billet pour Oulan Bator, depart 17h08.

Le soir, nous passons la soiree tranquille, a l'auberge, avec deux francais, deux israeliens et un irlandais qui voyage en moto (son facebook : Muppets On Motorbikes)


17-08-2012


8h du matin, nous partons pour le Lac Baical. L'air est frais, il fait presque froid, de la vapeur d'eau s'echappe meme de nos bouches.

La marshrutka (minibus russe) met du temps a partir. Le principe meme de la marshrutka reside dans le fait qu'elle part uniquement lorsqu'elle est pleine. Apres une heure de route, nous arrivons a Listvyanka, au bord de la plus grande reserve d'eau douce de surface au monde, le Baykal est aussi le lac le plus profond, avec quelque 1637 m de fond.






Nous mangeons un petit morceau, puis baignade dans l'eau a 14 degres pour bien digerer. Apres un petit tour au marche aux poissons et le premier plov (petit morceaux de viande cuit dans du riz avec de legumes) deguste du voyage, nous reprenons la route d'Irkutsk pour etre a temps pour recuperer les visas.






Visa en poche, en arrivant a la gare, on se rend compte qu'on s'est trompe dans les horaires. Desirant tellement partir le plus vite possible, on  a confondu la date : 17 08 avec l'heure : 23 52.
A 23h, le train ne parait toujours pas sur le tableau d'affichage alors qu'une guichetiere nous avait bien confirme que le 23h52 correspondait bien a l'horaire d'Irkutsk. En s'informant a un autre guichet, on nous fait comprendre qu'il s'agit en fait de l'horaire de Moscou... Qui doit-on croire ?

Le vrai train partira donc de Irkoutsk a 23h52, heure de Moscou ce qui correspond donc a 4h52 heure local !
En Russie, tout le reseaux ferre utilise l'heure de Moscou pour simplifier les decalages horaires des neuf fuseaux que compte le pays. Il est vrai que c'est beaucoup plus simple, la preuve !

Nous n'avons ainsi plus qu'a patienter toute la nuit dans la gare jusqu'au petit matin.













mercredi 15 août 2012

MOSCOU------ TRANSSIBERIEN

10-08-2012

Journee tranquille, je vais juste me balader un peu dans Moscou, je redige mon blog...
Nina arrive le soir a l'auberge.
A l'auberge, toutes les nationalites y sont representees avec une belle participation des francais. Il faut croire que les francais sont de grands voyageurs. Chacun soutien son propre pays au JO devan la television.


11-08-2012

Ce matin, operation billet pour le Transsiberien. La responsable de la guest house nous marque les indications en russe pour acheter ce fameux tiquet, car, ici, impossible de trouver quelqu'un capable de prononcer deux mots en anglais.

Nous partons dans un premier lieu ou, parait-il, on peut en acheter pour moins cher. Apres avoir pas mal marche, on finit par arriver au Christy Prody metro, mais aucune agence nationale des chemins de fer a l'horizon. On se retrouve, sans trop savoir comment, dans un bureau de poste tenu par un policier somnolant. Tentative de communication, je mime le train, "tchuuu tchuuuuu". Un gars, Alexandre, vient vers nous, il parle un anglais relatif. Un exploit pour un jeune russe!! Il nous confirme que nous devons nous rendre a la grande gare de Moscou. Nous n'echapperons pas aux files d'attentes et aux guichetieres inhospitalieres. Il nous accompagne alors jusqu'a la station de metro pour nous montrer comment s'y rendre. Finalement, nous irons a pieds. En arrivant dans l'enfer de la gare, la course pour trouver le bon guichet commence. Il y a, nous a-t-on dit, un guichet internationnal a l'etage. Ce fameux guichet semble impossible a trouver, nous tentons donc les vrais guichets russes ou nous sommes accueillis le mois agreablement possible. Les guichetieres nous renvoient toujours a d'autres guichets. Apres avoir fait trois fois le tour de la gare, on se retrouve dans la file d'attente du guichet voisin de celui notre premiere tentative. Le suspens monte, nous preparons le papier avec toutes les informations relatives a notre voyage, le passeport... C'est OK et en plus pour moins cher que prevu ! Trop facile ! Nous partirons donc demain a 13h10

Le billet en poche, nous prenons le metro direction le Kremelin. Le samedi, il y a des defiles militaires dans ses enceintes. Le Kremelin ouvre ses portes chaque jour de 10h a 13h. Lorsque nous arrivons, il est 12h45 et ils ne laissent plus entrer personne. Nous venons de louper un grand moment ! Du coup on continue a se balader dans Moscou, Place Rouge... Des sosies de Lenine et Staline se font photographier avec les touristes.



Nous marchons jusqu'au parc Gorki, au sud ouest de la ville. Ce parc est constitue de jardins de statues avec cabannes restaurant et cinema en plein air. Le soir, nous assistons au concert de la pop star local sous une pluie battante. Tous les moscovites sont completement dechaines !




12-08-2012



Le jour du grand depart. Le train entre en gare tracte par une grosse locomotive diesel orne d'une etoile rouge. Tous les voyageurs fourmillent sur le quais. Dans les wagons, les gros bagages arrivent par paquets, chacun tente de se trouver une petite place pour ranger ses affaires. Nous voyageons en platscard, ce qui correspond a la troisieme classe. Il n'y a donc pas de compartiments, tout est ouvert avec un peu la meme configuration que les trains indiens.



Natalia, ma voisine d'en face, se fait aider par ses petits enfants pour s'installer dans le train et charger ses bagages. Alyona fait ses adieux a sa maman qui, sur le quais, verse sa petite larme.



Le train se remplit, chacun trouve ses marques, prepare son lit, range ses affaires. Sur le quais, une equipe de cinema tourne une scene. "Action !" un bagagiste arrive avec une femme qui se fait bousculer et s'enfuit en courant. Deuxieme prise, toisieme prise, OK, c'est la bonne, merci a tous.

Le train quitte la gare de Kazanska de Moscou, traverse les quartiers recules de la grande ville avec son lot de grandes barres d'habitation issus de l'air communiste.

3h30 apres le depart, le train fait sa premiere pause. Sur le quais, une multitude de vendeurs ambulants pullulent aux pieds des voitures. Ils vendent absolument de tout et surtout de n'importe quoi. Lustres, furets empailles, plateaux repas, nains de jardins geants, barquettes de myrtilles ou de mures, statuettes de chat... Tous les passagers s'empressent pour faire leurs petites et grosses emplettes. Les wagons se remplissent de babioles de toutes tailles. J'ai reellement hesite a acheter un enorme nain de jardin mais quelqu'un a achete le dernier juste avant moi !

Le soir, nous decouvrons la voiture restaurant, et surtout la patronne du restaurant. C'est une petite femme toute trapue avec un visage sculpte par la vodka et un sourire malicieux. Elle est adorable et tres drole, mais il ne vaut mieux pas etre trop presse si on lui commande un plat. Seul la biere ou la vodka arrive instantanement apres l'avoir commande. Si plus de trois personnes demandent simultanement un plat, la mission devient insurmontable.

La patronne a gauche, et la cuisiniere a droite.

Le soir, dans le wagon platscard, l'ambiance est plutot calme, chacun fait connaissance avec ses voisins de baquette. Il n'y a pas de bruyante soiree a la vodka en preparation, le genre de fete en general repute dans le transsiberien. Ce soir, l'ambiance est calme, tous les passagers s'installent sur leurs couchettes, les ronflements commencent a remplacer les discutions des derniers veilleurs.





13-08-1012

Reveil tardif, vers 11h30, nous partons prendre un petit dejeuner dans la voiture restaurant alors que les russes, bien plus organises, sortent tout leurs piques-niques meticuleusement prepares. La bas, les seuls clients qui s'y restaurent sont des francais. Un groupe de quatre femmes, prof de philosophie, qui font un voyage organise jusqu'au lac Baikal et deux hommes quelques tables derriere sirotent leurs bieres en discutant de leur voyage.

Dehors, les forets de boulots defilent au rythme du train. Dans la prairie, les petits villages de maisonnettes en bois sont eparpilles dans le paysage. Les toitures sont parfois de simples triangles pour resister aux surcharges des neiges hivernales, ou bien, des fermes aux larges brisis comme les constructions canadiennes. Parfois, on peut observer des lacs qui defilent a travers la fenetre du train. Le paysage, dans son ensemble, peut faire penser au territoire canadiens, et ce voyage, a la conquete du grand ouest americain sauf qu'ici, c'est plutot, par symetrie, la conquete du far east.



Le train entre en gare d'Ekaterinburg, premiere grande ville depuis le depart. Sur le quais, c'est toujours la meme effervescence. Les vendeurs de babioles se sont transformes en petits baraquement ou l'on vend de quoi boire et manger.



Arme de mon materiel photographique, j'attire l'attention d'Ekatarina, une photographe russe qui a la grande particularite de parler anglais. Dans ce train, encore plus qu'a Moscou, personne ne parle cette langue. Ekatarina rentre chez elle, a Barnaul, mais n'ayant plus de place dans le train jusqu'a sa destination, elle devra descendre a Novosibirsk et finir son trajet en bus. Avec de son Nikon, elle est toute contente de pouvoir parler photo. Je lui prete mon objectif 35 mm, ca lui occupera la soiree. Le soir, elle continue de parler photographie avec une petite dame en lui expliquant sa passion.





14-08-2012

Dans le train, le temps se decale peu a peu, mais les montres restent a l'heure de Moscou sur toute la duree du trajet. Ce matin, le soleil se leve a 3h30 et ce n'est que le debut.




Nous nous reveillons a 6h, lorsque le train arrive a Omsk. Ville du sud du pays, une enclave dans le territoire kazakh. Sur le quais, les gens sont descendus du train pour acheter quelques provisions pour la journee. L'arret dure vingt minutes et nous repartons. A proximite du Kazakhstan, le paysage c'est elargit. Les forets de boulots ont laisse place a de vaste etendues devoilent l'horizon. Ces vastes pleines sont habitees par quelques troupeaux isoles et des chevaux solitaires.




15-08-2012

Aujourd'hui, le jour se leve vers 2h30, le temps est couvert, les premieres montagnes du nord de l'Altai apparaissent progressivement au loin. Passe le 92 eme degres est, nous approchons de la gare de Krasnoyarsk. La temperature a chute, sur le quais, dans la fraicheur matinal, des trains bondes de gens qui se rendent a leur travail affluent. Il est 7h du matin heure local. Une fois le train reparti, nous nous rendormons tranquillement.



La matinee est rythme par les differents arrets en gares. Aujourd'hui, beaucoup de gens partent et de nouveaux passagers arrivent.

A Tayshet, nos amis, Alex et ses parents nous quittes. C'etait une famille adorable avec des yeux petillants et plein de vie. Ils respirent la serenite. Apres les echanges de mail, il est l'heure des adieux.



Apres leurs departs, nous rejoignons la voiture restaurant avec Nina pour un petit cafe. Nous sommes toujours regles sur l'heure de Moscou, il est donc 11h a nos montres alors que dehors, le soleil commence deja a decliner.

Le restaurant est le repere des voyageurs etrangers. Il est rare d'y croiser des russes, ils preferent acheter des provisions dans les gares et manger en famille dans leurs wagons. Nous faisons connaissance avec Erman et Guidas, des hollandais avec qui nous echangeons nos experiences respectives dans nos differents wagons autour d'une bonne biere. Ali, leur voisin Ouzbek dans le train nous rejoint, il s'inquietait de ne pas les voir revenir. Ali est musulman, il ne boit donc pas d'alcool et se commande un coca et du chocolat qu'il partage avec nous tous. Il ne parle pas un mot d'anglais, mais participe pleinement a nos discutions par le regard.

Nous decidons de nous retrouver ce soir dans la voiture restaurant pour une derniere soiree ensemble avant d'arriver a Irkoutsk. Le train arrivera a destination a 21h51, toujours a l'heure de Moscou. A Irkoutsk, il sera pres de 3h du matin.

De retour dans notre voiture, nous tentons de plus connaitre la vie de Natalya, ma voisine d'en face. J'enregistre son recit grace a un petit dictaphone. Avec l'aide de dessins, nous parvenons mieux a communiquer. Sa fille habite pres de Moscou et son fils habite a Irkoutsk. Natalya a vendu sa maison il y a quelques annees pour des raisons financiere. A present, elle habite en alternance de part et d'autre de la Russie. Tous les six mois, elle voyage a bord de ce train, traverse le pays, et se rend chez son fils ou sa fille. Aujourd'hui, elle est en partance pour Irkutsk, chez son fils et elle repartira a Noel pour Moscou, ou elle habitera a nouveau chez sa fille. Je lui explique aussi mon voyage plus en detail, avec tous les pays que je compte traverser. Elle me prend les deux mains et m'offre une petite icone orthodoxe qui me protegera dans mon grand periple.



Le soir venue, nous partons retrouver nos amis hollandais. Nous faisons aussi connaissance avec deux espagnols. La soiree s'annonce plutot bien. Un groupe de trois coreens d'une cinquantaine d'annee arrivent, deja bien emeche, pour se commander a manger et reprendre quelques vodkas. Ils nous offrent une tournee de biere et se recommandent une petite bouteille de vodka qu'ils partagent bien volontiers. Nous passons une excellente soiree et le train fini par arriver a Irkutsk. Chacun retourne preparer ses affaires et nous nous retrouvons sur le quais pour se rendre ensemble a la guest house.





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