mercredi 15 août 2012

MOSCOU------ TRANSSIBERIEN

10-08-2012

Journee tranquille, je vais juste me balader un peu dans Moscou, je redige mon blog...
Nina arrive le soir a l'auberge.
A l'auberge, toutes les nationalites y sont representees avec une belle participation des francais. Il faut croire que les francais sont de grands voyageurs. Chacun soutien son propre pays au JO devan la television.


11-08-2012

Ce matin, operation billet pour le Transsiberien. La responsable de la guest house nous marque les indications en russe pour acheter ce fameux tiquet, car, ici, impossible de trouver quelqu'un capable de prononcer deux mots en anglais.

Nous partons dans un premier lieu ou, parait-il, on peut en acheter pour moins cher. Apres avoir pas mal marche, on finit par arriver au Christy Prody metro, mais aucune agence nationale des chemins de fer a l'horizon. On se retrouve, sans trop savoir comment, dans un bureau de poste tenu par un policier somnolant. Tentative de communication, je mime le train, "tchuuu tchuuuuu". Un gars, Alexandre, vient vers nous, il parle un anglais relatif. Un exploit pour un jeune russe!! Il nous confirme que nous devons nous rendre a la grande gare de Moscou. Nous n'echapperons pas aux files d'attentes et aux guichetieres inhospitalieres. Il nous accompagne alors jusqu'a la station de metro pour nous montrer comment s'y rendre. Finalement, nous irons a pieds. En arrivant dans l'enfer de la gare, la course pour trouver le bon guichet commence. Il y a, nous a-t-on dit, un guichet internationnal a l'etage. Ce fameux guichet semble impossible a trouver, nous tentons donc les vrais guichets russes ou nous sommes accueillis le mois agreablement possible. Les guichetieres nous renvoient toujours a d'autres guichets. Apres avoir fait trois fois le tour de la gare, on se retrouve dans la file d'attente du guichet voisin de celui notre premiere tentative. Le suspens monte, nous preparons le papier avec toutes les informations relatives a notre voyage, le passeport... C'est OK et en plus pour moins cher que prevu ! Trop facile ! Nous partirons donc demain a 13h10

Le billet en poche, nous prenons le metro direction le Kremelin. Le samedi, il y a des defiles militaires dans ses enceintes. Le Kremelin ouvre ses portes chaque jour de 10h a 13h. Lorsque nous arrivons, il est 12h45 et ils ne laissent plus entrer personne. Nous venons de louper un grand moment ! Du coup on continue a se balader dans Moscou, Place Rouge... Des sosies de Lenine et Staline se font photographier avec les touristes.



Nous marchons jusqu'au parc Gorki, au sud ouest de la ville. Ce parc est constitue de jardins de statues avec cabannes restaurant et cinema en plein air. Le soir, nous assistons au concert de la pop star local sous une pluie battante. Tous les moscovites sont completement dechaines !




12-08-2012



Le jour du grand depart. Le train entre en gare tracte par une grosse locomotive diesel orne d'une etoile rouge. Tous les voyageurs fourmillent sur le quais. Dans les wagons, les gros bagages arrivent par paquets, chacun tente de se trouver une petite place pour ranger ses affaires. Nous voyageons en platscard, ce qui correspond a la troisieme classe. Il n'y a donc pas de compartiments, tout est ouvert avec un peu la meme configuration que les trains indiens.



Natalia, ma voisine d'en face, se fait aider par ses petits enfants pour s'installer dans le train et charger ses bagages. Alyona fait ses adieux a sa maman qui, sur le quais, verse sa petite larme.



Le train se remplit, chacun trouve ses marques, prepare son lit, range ses affaires. Sur le quais, une equipe de cinema tourne une scene. "Action !" un bagagiste arrive avec une femme qui se fait bousculer et s'enfuit en courant. Deuxieme prise, toisieme prise, OK, c'est la bonne, merci a tous.

Le train quitte la gare de Kazanska de Moscou, traverse les quartiers recules de la grande ville avec son lot de grandes barres d'habitation issus de l'air communiste.

3h30 apres le depart, le train fait sa premiere pause. Sur le quais, une multitude de vendeurs ambulants pullulent aux pieds des voitures. Ils vendent absolument de tout et surtout de n'importe quoi. Lustres, furets empailles, plateaux repas, nains de jardins geants, barquettes de myrtilles ou de mures, statuettes de chat... Tous les passagers s'empressent pour faire leurs petites et grosses emplettes. Les wagons se remplissent de babioles de toutes tailles. J'ai reellement hesite a acheter un enorme nain de jardin mais quelqu'un a achete le dernier juste avant moi !

Le soir, nous decouvrons la voiture restaurant, et surtout la patronne du restaurant. C'est une petite femme toute trapue avec un visage sculpte par la vodka et un sourire malicieux. Elle est adorable et tres drole, mais il ne vaut mieux pas etre trop presse si on lui commande un plat. Seul la biere ou la vodka arrive instantanement apres l'avoir commande. Si plus de trois personnes demandent simultanement un plat, la mission devient insurmontable.

La patronne a gauche, et la cuisiniere a droite.

Le soir, dans le wagon platscard, l'ambiance est plutot calme, chacun fait connaissance avec ses voisins de baquette. Il n'y a pas de bruyante soiree a la vodka en preparation, le genre de fete en general repute dans le transsiberien. Ce soir, l'ambiance est calme, tous les passagers s'installent sur leurs couchettes, les ronflements commencent a remplacer les discutions des derniers veilleurs.





13-08-1012

Reveil tardif, vers 11h30, nous partons prendre un petit dejeuner dans la voiture restaurant alors que les russes, bien plus organises, sortent tout leurs piques-niques meticuleusement prepares. La bas, les seuls clients qui s'y restaurent sont des francais. Un groupe de quatre femmes, prof de philosophie, qui font un voyage organise jusqu'au lac Baikal et deux hommes quelques tables derriere sirotent leurs bieres en discutant de leur voyage.

Dehors, les forets de boulots defilent au rythme du train. Dans la prairie, les petits villages de maisonnettes en bois sont eparpilles dans le paysage. Les toitures sont parfois de simples triangles pour resister aux surcharges des neiges hivernales, ou bien, des fermes aux larges brisis comme les constructions canadiennes. Parfois, on peut observer des lacs qui defilent a travers la fenetre du train. Le paysage, dans son ensemble, peut faire penser au territoire canadiens, et ce voyage, a la conquete du grand ouest americain sauf qu'ici, c'est plutot, par symetrie, la conquete du far east.



Le train entre en gare d'Ekaterinburg, premiere grande ville depuis le depart. Sur le quais, c'est toujours la meme effervescence. Les vendeurs de babioles se sont transformes en petits baraquement ou l'on vend de quoi boire et manger.



Arme de mon materiel photographique, j'attire l'attention d'Ekatarina, une photographe russe qui a la grande particularite de parler anglais. Dans ce train, encore plus qu'a Moscou, personne ne parle cette langue. Ekatarina rentre chez elle, a Barnaul, mais n'ayant plus de place dans le train jusqu'a sa destination, elle devra descendre a Novosibirsk et finir son trajet en bus. Avec de son Nikon, elle est toute contente de pouvoir parler photo. Je lui prete mon objectif 35 mm, ca lui occupera la soiree. Le soir, elle continue de parler photographie avec une petite dame en lui expliquant sa passion.





14-08-2012

Dans le train, le temps se decale peu a peu, mais les montres restent a l'heure de Moscou sur toute la duree du trajet. Ce matin, le soleil se leve a 3h30 et ce n'est que le debut.




Nous nous reveillons a 6h, lorsque le train arrive a Omsk. Ville du sud du pays, une enclave dans le territoire kazakh. Sur le quais, les gens sont descendus du train pour acheter quelques provisions pour la journee. L'arret dure vingt minutes et nous repartons. A proximite du Kazakhstan, le paysage c'est elargit. Les forets de boulots ont laisse place a de vaste etendues devoilent l'horizon. Ces vastes pleines sont habitees par quelques troupeaux isoles et des chevaux solitaires.




15-08-2012

Aujourd'hui, le jour se leve vers 2h30, le temps est couvert, les premieres montagnes du nord de l'Altai apparaissent progressivement au loin. Passe le 92 eme degres est, nous approchons de la gare de Krasnoyarsk. La temperature a chute, sur le quais, dans la fraicheur matinal, des trains bondes de gens qui se rendent a leur travail affluent. Il est 7h du matin heure local. Une fois le train reparti, nous nous rendormons tranquillement.



La matinee est rythme par les differents arrets en gares. Aujourd'hui, beaucoup de gens partent et de nouveaux passagers arrivent.

A Tayshet, nos amis, Alex et ses parents nous quittes. C'etait une famille adorable avec des yeux petillants et plein de vie. Ils respirent la serenite. Apres les echanges de mail, il est l'heure des adieux.



Apres leurs departs, nous rejoignons la voiture restaurant avec Nina pour un petit cafe. Nous sommes toujours regles sur l'heure de Moscou, il est donc 11h a nos montres alors que dehors, le soleil commence deja a decliner.

Le restaurant est le repere des voyageurs etrangers. Il est rare d'y croiser des russes, ils preferent acheter des provisions dans les gares et manger en famille dans leurs wagons. Nous faisons connaissance avec Erman et Guidas, des hollandais avec qui nous echangeons nos experiences respectives dans nos differents wagons autour d'une bonne biere. Ali, leur voisin Ouzbek dans le train nous rejoint, il s'inquietait de ne pas les voir revenir. Ali est musulman, il ne boit donc pas d'alcool et se commande un coca et du chocolat qu'il partage avec nous tous. Il ne parle pas un mot d'anglais, mais participe pleinement a nos discutions par le regard.

Nous decidons de nous retrouver ce soir dans la voiture restaurant pour une derniere soiree ensemble avant d'arriver a Irkoutsk. Le train arrivera a destination a 21h51, toujours a l'heure de Moscou. A Irkoutsk, il sera pres de 3h du matin.

De retour dans notre voiture, nous tentons de plus connaitre la vie de Natalya, ma voisine d'en face. J'enregistre son recit grace a un petit dictaphone. Avec l'aide de dessins, nous parvenons mieux a communiquer. Sa fille habite pres de Moscou et son fils habite a Irkoutsk. Natalya a vendu sa maison il y a quelques annees pour des raisons financiere. A present, elle habite en alternance de part et d'autre de la Russie. Tous les six mois, elle voyage a bord de ce train, traverse le pays, et se rend chez son fils ou sa fille. Aujourd'hui, elle est en partance pour Irkutsk, chez son fils et elle repartira a Noel pour Moscou, ou elle habitera a nouveau chez sa fille. Je lui explique aussi mon voyage plus en detail, avec tous les pays que je compte traverser. Elle me prend les deux mains et m'offre une petite icone orthodoxe qui me protegera dans mon grand periple.



Le soir venue, nous partons retrouver nos amis hollandais. Nous faisons aussi connaissance avec deux espagnols. La soiree s'annonce plutot bien. Un groupe de trois coreens d'une cinquantaine d'annee arrivent, deja bien emeche, pour se commander a manger et reprendre quelques vodkas. Ils nous offrent une tournee de biere et se recommandent une petite bouteille de vodka qu'ils partagent bien volontiers. Nous passons une excellente soiree et le train fini par arriver a Irkutsk. Chacun retourne preparer ses affaires et nous nous retrouvons sur le quais pour se rendre ensemble a la guest house.





\








3 commentaires:

  1. Super récit de tes aventures mon Klin, on a l'impression de voyager avec toi! Quel plaisir de te lire. Bonne route!

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d'accord avec Margaux. C'est hyper intéressant. :).
    Bon voyage.

    RépondreSupprimer
  3. Ah je compte bientôt réaliser ce trajet! Grâce à ton récit j'ai vraiment eu l'impression de me plonger dedans, ça n'a pas l'air aussi vétuste et inconfortable que je le pensais, j'aime beaucoup la fin d'ailleurs ou Natalya te donne une petite icône orthodoxe, tu l'as toujours j'imagine?

    marine

    RépondreSupprimer